Quels sont les différents types de tapis berbères qui existent ?

Les tapis de type berbère sont fabriqués à la main de façon artisanale, notamment avec de la laine de mouton 100 % naturelle, sur de simples métiers à tisser verticaux ou horizontaux placés sur le sol. La taille du métier à tisser devait limiter la largeur du tapis à environ 2 mètres, juste ce qu’il faut pour qu’une famille puisse dormir. Il est donc très rare de trouver un vieux tapis qui n’est pas long et singulièrement étroit. La culture et les traditions de chaque communauté berbère étant très différentes d’une région à l’autre, un tapis, selon la tribu, peut présenter différents styles, palettes de couleurs et même techniques de tissage.

Le tapis Beni Ouarain

À l’instar des magnifiques couvertures de handira, ces tapis proviennent du peuple « Beni Ouarain », des montagnes de l’Atlas et sont créés pour servir de protection contre les hivers rigoureux dans les hautes terres et les régions particulièrement froides du nord du Maroc. Traditionnellement, les tapis sont de couleur neutre ayant des lignes géométriques noires ou brunes. Contrairement à leur utilisation dans l’Atlas, dans les régions basses aux climats plus doux, les tapis beni ouarain sont plutôt utilisés comme tapis ou pour couvrir les chaises. Ils sont donc plus petits et plus légers.

Le Kilim Marocain

Comme pour les tapis beni ouarain, les différentes tribus marocaines avaient chacune également leurs manières de tisser le kilim. Si certaines utilisaient des colorants naturels et teints au henné, d’autres utilisaient par contre des couleurs différentes telles que le rouge foncé, magenta, le mauve, la rose, l’orange ou encore le brun.

Les différences régionales et culturelles dans la conception et la couleur sont, par ailleurs, aussi nombreuses. Ainsi, les kilims tissés dans le sud chaud du Maroc utilisent énormément de couleurs plus vives comme le jaune et le safran, des nuances que l’on ne voit pas tellement dans les contrées du nord. En dehors des couleurs, les motifs et les symboles diffèrent aussi d’une région à l’autre.

Le Boucherouite

C’est à partir du milieu du XXe siècle que ce nouveau type de tapis a commencé à se faire connaître, notamment lorsque les femmes berbères ont commencé à fabriquer une variété de tapis de maison, en utilisant un plus large éventail de matériaux qui ne comprenaient pas la laine. « Boucherouite », qui veut dire en arabe « un vêtement déchiré » ou « un morceau de vêtement usagé », est un type de tapis fait à la main et merveilleusement extravagants dans ses couleurs.

Ces tapis se caractérisent, enfin, par l’utilisation de formes libres et asymétriques, basées notamment sur des symboles tribaux et des motifs originaux qui sont utilisés dans les tapis traditionnels en laine, les petites formes carrées et Chevron.